Interview de Anthony Bourbon, fondateur de Blast.Club

Anthony Bourbon
Fondateur et Directeur général de Blast.Club
jeu. 15 déc. 2022, 09:56
Interview de Anthony Bourbon, fondateur de Blast.Club
« Je privilégie les start-ups susceptibles de pouvoir absorber une croissance forte et rapide tout en étant rentables »
Anthony, on vous connaît comme jury de l’émission TV « Qui veut être mon associé ? » Mais qui est l’investisseur ?
Je suis avant tout un investisseur curieux et passionné. C’est ce qui m’anime au quotidien. Les producteurs de l’émission « Qui veut être mon associé ? » m’ont sollicité parce que j’avais déjà participé à une cinquantaine de levées de fonds d’entreprises innovantes. Mais avant cela encore, j’ai commencé par être entrepreneur et j’ai été assez vite confronté à la réalité du monde des start-ups, qui est celle d’un univers exigeant, compétitif, parfois rugueux, loin de l’image édulcorée qu’on pourrait lui prêter, et où les projets peuvent se défaire aussi vite qu’ils se font. Avoir une bonne idée ou un bon concept est une chose, les rentabiliser sur la base d’un « business model » viable en est une autre. Le fait d’avoir connu les deux côtés du miroir me permet aujourd’hui d’aborder la faisabilité d’un projet de façon pragmatique, franche et réaliste. Tout en restant très attaché aux valeurs humaines véhiculées et défendues par les fondateurs des entreprises dans lesquelles j’investis. Je m’intéresse beaucoup à des sujets comme le web3, le secteur spatial ou encore les technologies de la santé.
Quel est le concept du Blast Club ?
Blast est un club privé où les membres peuvent co-investir à mes côtés, de 1.000 à 80.000 euros dans les start-ups les plus prometteuses du moment. L’idée est de leur faire profiter de mon expérience mais aussi de mon réseau constitué à la fois de fondateurs d’entreprises que j’ai accompagnés et de fonds d’investissement. Ces derniers représentent une précieuse source d’informations. Ils m’alimentent en « deal flow », et me permettent ainsi d’avoir accès aux meilleurs dossiers en circulation. Le tout sachant que j’investis personnellement dans chaque projet à hauteur de 10% des sommes levées dont le montant oscille entre 500.000 et 1,5 ME. Il s’agit d’opérations de pré-seed et de seed money et mon objectif est d’en réaliser environ une trentaine par an.
Pourquoi ce partenariat avec Wiseed ?
Mon métier est d’amener de bons deals et de réaliser des levées de fonds. Pour le reste, je préfère nouer des partenariats avec les bons experts dans leurs domaines respectifs. Notamment sur la partie conformité opérationnelle réglementaire. J’ai connu Mathilde Iclanzan, la directrice générale de WiSEED, via les réseaux sociaux et la prise de contact s’est faite assez naturellement. On partage la même volonté de démocratiser l’accès à l’investissement dans des entreprises innovantes non cotées, pendant longtemps réservé à une poignée d’initiés. On a donc décidé de signer ensemble un contrat d’agent lié qui permet à Blast de se reposer sur l’expertise, les ressources technologiques et les compétences réglementaires de WiSEED. Cela va des « due diligences » à l’« onboarding » digitalisé des investisseurs en passant par le recueil de leurs intentions jusqu’à la souscription.
C’est quoi pour vous l’investissement idéal ?
J’ai tendance à privilégier les start-ups scalables, c’est-à-dire susceptibles de pouvoir absorber une croissance forte et rapide tout en étant rentables, et pilotées par des fondateurs de qualité. Les niveaux de valorisation se sont dégonflés et l’écosystème a changé. Il n’est plus aussi facile qu’avant pour une entreprise de lever de l’argent sur la base de son seul carnet de commandes. Il lui faut désormais montrer sa capacité à générer des bénéfices dans la durée. Je m’intéresse par exemple aux modèles économiques reposant sur une expérience client disruptive et permettant de dégager des revenus récurrents dans le domaine du b to b. Tout en ayant un impact positif sur la planète et vis-à-vis de la société civile.