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Interview de Juan-Pablo Gonzalez, Responsable d’investissements chez WiSEED

Juan-Pablo Gonzalez

Juan-Pablo Gonzalez

lun. 29 avr. 2024, 12:01

« Les WiSEEDers sont les premiers ambassadeurs des projets et peuvent faire profiter de leurs compétences et de leur réseau aux start-up »

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis responsable d’investissements pour les start-ups, qui représentent environ 30% des collectes chez WiSEED Mon rôle est d’accompagner les porteurs de projet depuis leur demande de fonds jusqu’au remboursement des investisseurs. Cela englobe plusieurs choses. D’abord, la réception des demandes de financement, qui intègre l’accompagnement des porteurs de projets dans la constitution de leur dossier, puis l’analyse globale du projet. Mais aussi l’animation de la collecte ( fiche projet, réponses aux commentaires des WiSEEDers, génération des news et des relances…) et le suivi post-collecte des projets jusqu’à leur sortie.

Que vous inspire ces levées de fonds réussies sur le segment des start-ups ? qu’est-ce qu’elles traduisent selon vous ?

Historiquement, il y a toujours eu un écart important entre la France et notamment les Etats-Unis dans la culture de l’investissement en actions et de l’épargne. Mais aujourd’hui, on constate que cet écart se réduit et que les français s’intéressent aux sujets liés au financement d’entreprise, aux start-up et à l’entrepreneuriat. Cette tendance est alimentée par l’impulsion de la nouvelle génération et les dispositifs d’incitation fiscale mis en place par le gouvernement comme le statut de JEI (Jeunes Entreprises Innovantes) 

Tout cela se traduit chez nous par une certaine forme d’appétence de la foule (« crowd ») pour les levées de fonds de start-up dans la transition, la santé et la tech. Avant l’épargne tournait essentiellement autour de l’assurance-vie et le livret A mais les choses sont en train de changer et de plus en plus d’épargnants deviennent des investisseurs.

Comment se déroule la phase de repérage ? Est-ce vous qui allez les chercher ou est-ce que ce sont principalement les entreprises qui vous envoient leur dossier de financement ?

Les deux. Nous sommes bien identifiés auprès des porteurs de projets grâce à notre statut de pionnier du financement participatif de start-up en France. Nous recevons ainsi en moyenne 600 dossiers par an. Mais, parallèlement, nos équipes vont, en fonction des centres d’intérêt de notre communauté, chercher de nouveaux projets. Ils s’appuient pour cela sur différents réseaux de partenaires, d’incubateurs, mais aussi de fonds d’investissement dans le cadre d’opérations de co-investissement.

Quelle est la première question que vous vous posez en tant que financeur ?

Comme je vous le disais, on étudie plus de 600 dossiers de start-up par an sachant que seuls 10 à 15 projets sont retenus et présentés sur la plateforme. Nous intervenons sur trois thématiques d’investissement : la transition énergétique au sens large, la santé et la tech innovante. La première question dépend des spécificités sectorielles de chaque projet.

Dans la transition énergétique, on va s’interroger sur le réel impact écologique de l’entreprise et sa contribution effective à la diminution des émissions de CO2

Pour la santé, on va se poser des questions par rapport au stade de développement de la solution (phase clinique, phase préclinique,  ….)

Concernant le segment de la tech/innovation, on s’intéressera au potentiel d’attractivité commerciale du projet et à la pertinence de sa techno.

En revanche, nous nous posons trois questions communes pour ces trois thématiques :

1-     La solution répond-elle à un vrai besoin ? `

2-     Le marché est-il suffisamment profond pour que la start-up ait la possibilité de croître rapidement ?

3-     L’équipe est-elle soudée et réunie autour d’un même objectif ?

Nous sommes des experts du financement mais pas des experts sectoriels. Lorsque les projets requièrent des connaissances spécifiques et techniques, nous travaillons en partenariat avec des organismes spécialisés (comme des incubateurs ou des pôles de compétitivité).

Comment fonctionne votre processus de sélection ?

La sélection a lieu en trois étapes. Dans un premier temps, nous allons vérifier que le projet réponde à notre thèse d’investissement et à ce que recherche la communauté.

Une fois que cette première étape est validée, le projet passe par une phase d’audit. Cela consiste à analyser la stratégie, les finances, la partie juridique et les équipes dirigeantes dont on s’assure notamment qu’elles partagent les mêmes valeurs que WiSEED.

Ensuite, le dossier est transmis, avec une note d’analyse, au comité d’engagement, qui va statuer suite à un pitch  des porteurs de projets.

Qu’apporte WiSEED aux porteurs de projets en plus du financement ?

Selon moi, l’un des points forts d’une plateforme comme WiSEED est sa communauté d’investisseurs engagés, qui sont les premiers ambassadeurs des projets. Parmi eux, on retrouve différents profils dont les compétences et le réseau peuvent s’avérer utile aussi bien pour affiner un business plan, réfléchir à un problème juridique, voire même gagner de nouveaux clients.  Afin de renforcer le lien avec l’entreprise, nous avons ainsi créé des véhicules, les Wicap, qui sont des holdings représentant les intérêts des investisseurs. Chacune d’entre elles est présidée par un investisseur que nous choisissons en fonction de ce qu’il peut apporter au porteur de projet. Dans le secteur de la santé, il peut par exemple s’agir d’un médecin. Dans celui de la transition énergétique, d’un ingénieur.

Comment fonctionne le suivi des dossiers ?

Sur le suivi opérationnel, on accompagne nos start-ups sur différents volets et surtout sur la partie financière, en proposant, avec des partenaires, des webinars sur le pilotage de trésorerie ou encore des ateliers juridiques.

Nous réalisons également des reporting trimestriels à l’occasion desquels nous allons animer notre communauté pour inciter les porteurs de projet à prendre la parole et faire des points d’étape.

Après une année difficile pour les levées de fonds à destination des start-ups en 2023, comment voyez-vous évoluer la situation en 2024 ?

Durant la période 2021-2022, nous avons assisté à une situation inhabituelle avec des excès de liquidité qui ont fait exploser les valorisations des start-up.  Aujourd’hui, on revient finalement à une certaine forme de normalité, avec une croissance importante par rapport aux années base de 2019 et 2020 . Depuis 2023, nous vivons donc plus un mouvement de correction qu’une crise.

Les investisseurs sont plus sélectifs mais montrent néanmoins de l’appétence pour certains secteurs comme celui de la greentech qui se structure et profite d’une réglementation européenne favorable ou encore celui de l’intelligence artificielle où La France se positionne comme un leader avec des sociétés comme Mistral AI.

 

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