Sicav ou FCP : comprendre les différences

WiSEED
mer. 10 janv. 2024, 14:59
Dans le vaste panel des produits d’investissements disponibles, les véhicules de placement collectif sont des instruments financiers prisés par de nombreux investisseurs pour leur capacité à offrir à la fois de la diversification et une gestion professionnelle de leurs avoirs.
Deux des structures les plus connues et communément utilisées sont les SICAV (Sociétés d'Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement).
Bien que ces deux entités partagent de nombreuses similitudes, leurs différences peuvent orienter le choix et la manière dont les investisseurs gèrent leurs portefeuilles.
Nous allons donc définir les différences entre ces deux formes juridiques puis nous nous attacherons aux aspects qui permettent de comparer objectivement ces types de placement.
SICAV, FCP, de quoi parle-t-on exactement ?
Les SICAV et FCP font parties de la famille des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM). En d’autres termes, il s’agit d’instruments permettant d’investir son argent sur les marchés financiers par le biais de gérants professionnels et Sociétés de Gestion de Portefeuille (SGP).
Les OPCVM ont comme objectif de diversifier l’accès aux marchés boursiers notamment pour des investisseurs néophytes. En effet, au lieu d’investir directement dans des actions, des obligations, etc., ces derniers investissent leur épargne dans ces sociétés ou fonds qui gèrent eux-mêmes les capitaux qui leur sont confiés.
Par souci de transparence et de sécurité pour l’investisseur, ces sociétés de gestion de portefeuille sont bien évidemment agréées et contrôlées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ce régulateur va s’assurer que les OPCVM respectent la réglementation en matière de règles de gestion, d’investissement et concernant la production des documents à destination des investisseurs.
À noter : n’étant pas des placements à capital garanti, comme tout investissement sur les marchés financiers, l’investissement sur ce type de produit comporte un risque de perte en capital.
Un régime juridique qui diffère entre SICAV et FCP
Des notions différentes
Une SICAV est une société anonyme à capital variable qui émet des actions au fur et à mesure des demandes de souscription. Son objet unique est la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières. Par ailleurs, c’est une personne morale, gouvernée par un conseil d’administration.
Dans ce premier cas, la société se charge d’investir en Bourse l’argent récolté auprès des différents épargnants dans l’optique de créer du rendement et de la performance.
L’investisseur devient de facto actionnaire de la SICAV. En échange de son apport financier, il recevra donc des actions de la SICAV et bénéficiera d’un droit de vote lors des assemblées générales.
Pour récupérer son capital, l’investisseur doit revendre tout ou partie de ces actions, dont la valeur est déterminée à partir de la somme des actifs financiers que possède la SICAV au jour de la vente.
Un FCP n’a pas de personnalité morale. C’est un régime de copropriété de valeurs mobilières. En tant que simple porteur de parts, l’investisseur n’a pas son mot à dire quant à la gestion du fonds. Il ne dispose que d’un droit de copropriété sur les actifs du fonds proportionnel au nombre de parts possédées.
Dans ce second cas, là encore, le capital est placé dans un portefeuille d’actifs financiers en commun avec d’autres épargnants. Ainsi, moyennant cet apport, l’investisseur obtient des parts qu’il sera possible de revendre le moment souhaité.
De même, une société gestionnaire se charge d’administrer ce fonds en agissant exclusivement dans l’intérêt des porteurs de parts.
Au moment de la revente de ces parts, la valeur est calculée en divisant la valeur des actifs contenus dans le fonds par le nombre total de parts.
Les grandes familles de SICAV et FCP
On distingue six grandes familles de SICAV et de FCP :
Les fonds actions
Les fonds obligations et autres titres de créance
Les fonds diversifiés
Les fonds monétaires
Les fonds alternatifs
Les fonds à formule
Le choix entre ces catégories dépend avant tout de l'horizon de placement de l'investisseur, des risques qu'il est prêt à prendre et du rendement espéré.
Rappelons également qu’une SICAV ou un FCP peut être positionné sur :
Un type de produit (actions, obligations, etc.),
Une zone (Euro, Asie, etc.),
Un domaine d'activité (valeurs technologiques, matières premières, etc.),
Une taille d'entreprise (fortes capitalisations, petites capitalisations, etc.).
Enfin, on distingue également les SICAV et les FCP selon leur mode de gestion : passive, active ou alternative.
Une différence de risque, flexibilité et taille entre SICAV et FCP
La différence de taille entre SICAV et FCP
Dans le cas d’une SICAV, il sera possible d’investir des sommes très importantes puisque ces sociétés jouissent d’une surface financière conséquente. Elles dépassent généralement plusieurs millions d’euros.
Une SICAV peut donc se permettre d’offrir une plus grande diversification, car elle peut détenir plusieurs compartiments investis dans différences classes d’actifs.
A contrario, dans le cas des FCP, ce produit financier est de taille plus réduite, à partir de quelques centaines de milliers d’euros.
Autre différence de taille, les FCP se trouvent souvent positionnées sur des thématiques bien précises. On retrouvera ainsi des FCP spécialisées ou investies sur la santé, l’innovation, l’immobilier, des actions exclusivement européennes, ou françaises…
La différence de flexibilité entre SICAV et FCP
Conséquence directe de leur différence de taille, on considère généralement que les SICAV sont plus flexibles en raison de leur capacité à émettre et racheter des actions, ainsi qu'à avoir plusieurs compartiments.
Au contraire, de par leur forme, les FCP offrent une structure plus simple, mais également plus limitée en termes d'émission et de rachat de parts.
Le risque inhérent aux SICAV et FCP
De par sa taille plus conséquente, la SICAV peut permettre d’accéder à des gains plus importants également. Mais comme pour tout placement à rendement élevé, le risque de perte partielle ou totale du capital investi sera aussi accru.
Il convient de préciser toutefois qu’il existe différentes sortes de SICAV. Certaines peuvent être assorties d’un risque assez modéré. C’est le cas notamment des SICAV dites « monétaires ».
Pour ce qui est des FCP, le risque peut s’avérer plus élevé selon le type de produit choisi. En effet, de par l’aspect thématique de ce produit financier, il peut s’avérer impacter plus fortement s’il y a une baisse d’un secteur ou d’une zone géographique.
Il existe par ailleurs des FCP à risques (FCPR) qui vont intégrer une part plus importante de private equity, c’est-à-dire de placement en actions non cotées.
À noter : lorsqu’un investisseur souhaite se positionner sur un OPCVM, peu importe qu’il s’agisse d’une SICAV ou FCP, il est important de bien se référer au « document d’information clé pour l’investisseur » (DICI) fourni par sa banque. C’est le meilleur moyen de comprendre les caractéristiques du produit et bien appréhender le risque encouru.
Quelques points communs néanmoins entre SICAV et FCP
Comme relaté en amont, les différences principales entre SICAV et FCP se situent avant tout au niveau du statut juridique, mais aussi du mode de gestion et de la taille de ces supports.
Pour ce qui est des frais applicables à ces placements et la fiscalité, il n’y a pas de réelle distinction constatée entre SICAV et FCP.
Les frais applicables aux SICAV et FCP
Les deux supports offrent le même mode de facturation des frais aux investisseurs. On peut y retrouver notamment :
Des frais d’entrée. Cela s’apparente à un montant lié à la souscription du produit désiré.
Des frais de gestion annuels. Ces derniers sont généralement inclus dans la valeur liquidative de la SICAV ou du FCP.
Des frais de surperformance dans le cas où le fonds dépasse les objectifs fixés.
Des frais de sortie.
Des frais divers liés au contrat lui-même selon que le support d’investissement pour acquérir des SICAV ou FCP soit un compte titre, une assurance-vie…
Ces frais sont explicitement détaillés dans le document d’information clé pour l’investisseur (DICI) émis par l’établissement financier ou société de gestion correspondant.
La fiscalité applicable aux SICAV et FCP
S’agissant de l’imposition de ces placements, qu’il s’agisse de SICAV ou FCP, pas de différences notables. Les plus-values de cession réalisées restent soumises au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU). En d’autres termes, la taxation se composera de 17,2 % de prélèvements sociaux et 12,8 % d’impôt sur le revenu.
Sur la forme, les gains et plus-values/moins-values sont intégrés aux revenus indiqués sur l’imprimé fiscal unique du contribuable, transmis chaque année par la banque pour faciliter la déclaration d’impôt.
Comment bien choisir entre SICAV et FCP ?
Pour opérer un choix éclairé et avisé, l’investisseur devra étudier minutieusement les caractéristiques propres aux produits proposés. Il faudra donc étudier les prospectus et surtout le document d’information client (DIC).
Ce document standardisé au niveau européen assure à l’investisseur de disposer de toutes les informations principales concernant le support présenté. Aucune souscription ne peut s’effectuer sans avoir pris connaissance de ce DIC.
On y retrouvera notamment :
La composition du produit selon les instruments financiers utilisés (actions, obligations, etc…).
La stratégie du produit : sa politique et les caractéristiques essentielles.
Les frais détaillés (souscription, gestion, sortie…).
L’historique des performances, qui ne peuvent assurer des performances futures.
Le degré de risque : sur une échelle de 1 à 7.
La durée de placement recommandé (moyen/long terme).
Conclusion
La bonne compréhension des similitudes, mais surtout des différences entre les SICAV et les FCP est essentielle pour les investisseurs cherchant à optimiser la gestion de leur portefeuille. Chacune a ses avantages et inconvénients, et la décision devrait être prise en fonction des besoins individuels et des préférences en matière d'investissement.
En s'appuyant sur une analyse approfondie et l’accompagnement d’un professionnel du patrimoine, les investisseurs pourront prendre des décisions éclairées pour atteindre leurs objectifs financiers à long terme.