Quels placements pour se protéger de l’inflation ?

Dans ce contexte, il devient donc primordial de trouver des solutions pour y remédier et ainsi éviter l’érosion de son patrimoine. Si beaucoup espèrent que l’inflation quitte la zone aiguë pour revenir à des niveaux raisonnables, il faut désormais composer avec ce nouveau paramètre pour structurer son patrimoine.

Se pose alors la question de savoir comment un épargnant peut-il s’adapter à cette conjoncture économique pour préserver son épargne ? Pour répondre à cette question, nous vous proposons une revue détaillée des principaux placements permettant de se protéger au mieux de l’inflation.

1. La sécurité des livrets et comptes réglementés

Les livrets bancaires

De prime abord, un épargnant aura tendance à se tourner vers les livrets. Il existe effectivement de nombreux produits bancaires, défiscalisés pour certains, qui peuvent assurer un rendement tout en offrant une garantie sur le capital placé et disponible à tout moment.

On a ainsi pu constater l’augmentation du rendement du Livret A ces derniers mois puisque ce dernier est justement indexé sur l’inflation. Une aubaine qui a permis à des milliers de particuliers de remplir ce livret longtemps plafonné à 0,5% avant d’atteindre les 3%.

Malheureusement, en faisant les comptes, on observe rapidement qu’aucun produit bancaire ne parvient à offrir actuellement un rendement réel (inflation déduite) supérieur à l’inflation courante. Il faut donc se tourner vers d’autres alternatives. Pour autant, les placements réalisés sur des livrets bancaires ont souvent l’avantage de pouvoir être disponible à tout moment, ce qui en fait une excellente épargne de précaution.

Les comptes à terme

Avec la croissance de l’inflation, ce type de compte retrouve une nouvelle jeunesse et revient au premier plan dans les offres bancaires. Moyennant un blocage du capital pendant une période définie (six mois, un an, deux ans…), l’épargnant bénéficiera d’un taux boosté qui peut avoisiner entre 4% et 6%. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’une flat tax de 30% sera à déduire des gains générés par ce placement.

2. Les obligations indexées sur l’inflation

Peu connues, il existe des obligations émises par des États sur le marché obligataire et qui sont indexées sur l’inflation (l’OAT-i par exemple). Il s’agit ici d’un prêt rémunéré par un taux d’intérêt. Ce dernier sera donc annualisé et directement corrélé au taux d’inflation. Avec ce mécanisme, l’investisseur peut donc voir sa rémunération augmenter si l’inflation fait de même.

Pour profiter d’un tel placement, un investisseur particulier devra se positionner sur des ETF d’obligations européennes principalement.

Le seul écueil que l’on peut formuler à ce type d’actif, c’est que le prix de ces obligations va connaître un ajustement selon les anticipations d’inflation. Dès lors, si le marché s’attend à une inflation durablement élevée, cela sera mécaniquement intégré au prix des obligations. Ces dernières seront donc chères et cela diminuera d’autant leur rendement.

3. Les matières premières comme armes anti-inflation

En période d’inflation marquée, il peut être intéressant de se positionner sur des matières premières comme l’or, l’argent, les matières premières agricoles ou encore l’énergie (pétrole, gaz). Certaines comme l’or sont des actifs réels qui suivent généralement le mouvement et les cycles inflationnistes. Historiquement, on constate justement que le métal doré prend le plus de valeur en période d’hyperinflation.

Il est possible de faire l’acquisition de certaines de ces matières premières de différentes façons :

• En physique via l’achat de lingots, pièces dans des commerces spécialisés en métaux précieux

• En investissant sur des ETF (Exchange Traded Funds) répliquant la valeur de l’or par le biais d’un contrat d’assurance-vie par exemple.

• En investissant sur des actions de sociétés côté dont l’activité est d’assurer l’exploitation, l’extraction de ces matières premières. On cible ici les compagnies pétrolières, les exploitants de mines aurifères ou de métaux rares.

Il faut toutefois garder à l’esprit que ce type de placement ne confère pas de rendement annuel (ni dividendes ni intérêts) et souffre souvent d’une forte volatilité pouvant aboutir à une perte partielle ou totale du capital investi.

4. L’immobilier, valeur refuge par excellence

Les Français sont réputés friands d’investissement immobilier. Ces derniers affectionnent particulièrement cet actif tangible, gage de sécurité en période difficile.

Il est possible d’investir de différentes façons :

• En direct par de l’immobilier locatif. Dans une certaine limite, le propriétaire pourra revaloriser son loyer chaque année en fonction de l’indice de référence des loyers (IRL). Or ce dernier est calculé en fonction de l’évolution de l’inflation des douze derniers mois.

• Via des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ce placement long terme jouit d’un rendement intéressant (environ 4%) et permet de diversifier son immobilier (commerces, bureaux, résidences séniors…). Par ailleurs, la gestion de ces biens est assurée par la société de gestion elle-même.

• Via le crowdfunding immobilier. L’investisseur va participer au financement d’un projet immobilier (marchand de biens, programme immobilier…) moyennant un rendement très conséquent (plus de 8%) et une courte durée d’immobilisation des capitaux (de 12 à 36 mois).

5. L’attrait de l’assurance-vie

Cette enveloppe d’investissement se compose traditionnellement de deux parties :

• Un fonds euro dont le capital est garanti par l’assureur. Ce fonds est souvent composé de produits de taux. Théoriquement, face à une inflation élevée, ce fonds ne délivre qu’un très faible rendement, il y a donc une réelle perte de pouvoir d’achat.

Mais, paradoxalement, la hausse soutenue ces derniers mois des taux directeurs de banque centrale pour lutter contre l’inflation permet de booster le rendement de ces fonds euros qui reviennent actuellement au premier plan.

• Des unités de compte. Ces placements permettent de dynamiser une assurance-vie en diversifiant cette dernière. Il devient ainsi possible d’acquérir des fonds d’investissement, de se positionner sur de l’immobilier coté, des parts de SCPI, des métaux précieux…

L’objectif est d’assurer un rendement conséquent. Si les marchés financiers se portent bien, il est tout à fait possible de générer une performance supérieure au taux d’inflation en cours.

6. La performance des marchés financiers pour contrer l’inflation

Même si les performances ne sont pas garanties, les actions restent une solution intéressante sur le long terme pour protéger son patrimoine de l’inflation. Sur la durée, il est possible d’obtenir un rendement supérieur à la hausse des prix.

Il faut savoir qu’en période d’inflation, les entreprises seront dans la nécessité d’augmenter leurs prix pour compenser la hausse des matières premières et préserver par la même occasion leur marge. Cela permet donc à ces dernières de maintenir des bénéfices élevés et donc continuer à performer en Bourse.

Il peut également être intéressant d’investir sur des actions de sociétés qui versent des dividendes. Ces derniers peuvent augmenter avec le temps, de quoi contrer quelque peu une inflation soutenue.

Quoiqu’il en soit, en période inflationniste, l’investisseur se doit d’être sélectif sur ses arbitrages. En effet, on constate souvent que les secteurs des matières premières, de la finance et du luxe affichent une très bonne tenue durant ces périodes d’inflation.

7. Les cryptomonnaies, le nouvel allié contre l’inflation ?

La sphère des cryptomonnaies engendre toujours des débats passionnés sur la pertinence de ces dernières, leur utilité, leur application. Mais finalement, appliqué à des préceptes économiques, ne peut-on pas considérer les cryptomonnaies et sa monnaie étalon, le Bitcoin, comme des armes anti-inflation ?

Pour cette dernière on parle aussi souvent « d’or numérique » pour son application décentralisée par rapport aux politiques monétaires des banques centrales. Cette monnaie née il y a plus d’une décennie de cela, est effectivement un actif financier limité par essence à 21 millions d’unités.

À l’heure actuelle, on peut encore émettre des doutes sur la pertinence des cryptomonnaies comme placement pour se protéger de l’inflation. En effet, d’une part, il s’agit ici d’actifs particulièrement volatils et spéculatifs. D’autre part, nous sommes depuis quelques années en période d’inflation très marquée et qui tarde à diminuer, or depuis près de deux ans les cryptomonnaies ont connu des performances très décevantes.

8. Les actifs de diversification comme rempart à l’inflation

On peut également évoquer certains placements de niches qui peuvent être pertinents en période d’inflation. On évoquera notamment l’investissement dans le vin, les objets d’art, les montres ou voitures de luxe.

Autre actif permettant de diversifier son patrimoine tout en luttant contre les effets de l’inflation, l’investissement dans des forêts ou parcelles agricoles par exemple. Dans ce cas de figure, et comme le propose WiSEED, il pourrait être intéressant d’acheter des parts de Groupements forestiers d’Investissement (GFI). Moyennant un ticket d’entrée généralement autour de 5.000 euros, il sera possible de se protéger de l’inflation tout en profitant d’une réduction d’impôt.

Conclusion

Comme vous l’aurez compris, s’il n’existe finalement pas de placement miracle, il est néanmoins tout à fait possible pour un épargnant de se protéger de l’inflation. En gardant toujours à l’esprit une nécessaire diversification de ses investissements, un épargnant pourra organiser au mieux son patrimoine durant une période d’inflation passagère ou persistante.

Il est toutefois important d’adapter sa stratégie et le choix des actifs en fonction de votre situation financière personnelle, de vos objectifs, de votre horizon d’investissement et de votre tolérance au risque.

Tous les placements présentés (hors livrets) comportent des risques, nous recommandons donc de se faire accompagner ou d’investir que si vous avez connaissance des risques de perte totale ou partielle de vos investissements.